Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et qui goûte une fois l’esprit de vérité,
qui se peut y soumettre avec sincérité,
ne sauroit plus goûter une vaine louange.

Oui, quand ta vérité l’a bien soumis à toi,
le bien qu’on dit de lui jamais ne le soulève :
qu’un monde entier le loue, un monde entier achève
d’affermir les mépris qu’il a conçus de soi.

Sitôt qu’il fixe en Dieu toute son espérance,
les éloges sur lui n’ont plus aucun pouvoir ;
il entend leurs douceurs, mais sans s’en émouvoir,
sans leur prêter jamais la moindre complaisance.

Aussi tous les flatteurs eux-mêmes ne sont rien :
ce qu’ils donnent d’encens est comme eux périssable ;
mais ta vérité seule est toujours immuable,
et seule nous conduit jusqu’au souverain bien.