Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/384

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Ce que tu dis, Seigneur, n’est que trop véritable :
les soucis que tu prends de moi
surpassent de bien loin tous ceux dont est capable
l’amour-propre et son fol emploi.

Aussi faut-il sur toi pleinement s’en démettre,
sans se croire, sans se chercher ;
et qui n’en use ainsi ne sauroit se promettre
de faire un pas sans trébucher.

Tiens donc ma volonté sous ton ordre céleste,
droite en tout temps, ferme en tous lieux ;
laisse-moi cette grâce, et dispose du reste
comme tu jugeras le mieux.

À cela près, Seigneur, que ta main se déploie ;
je ne veux examiner rien ;
et je suis assuré que quoi qu’elle m’envoie,
tout est bon, tout est pour mon bien.

Sois béni, si tu veux que tes lumières saintes
éclairent mon entendement ;