et ne le sois pas moins, si leurs clartés éteintes
me rendent mon aveuglement.
Sois à jamais béni, si tes douces tendresses
daignent consoler mes travaux ;
et ne le sois pas moins, si tes justes rudesses
se plaisent à croître mes maux.
Ainsi tous tes souhaits se doivent concevoir,
si tu veux que je les écoute ;
ainsi tu dois, mon fils, te mettre en mon pouvoir,
si tu veux marcher dans ma route.
Tiens ton cœur prêt à tout, et d’un visage égal
accepte de ma main et le bien et le mal,
le profond déplaisir et la pleine allégresse :
sois content, pauvre et riche, et toujours satisfait,
soit que je te console, ou que je te délaisse,
bénis ma providence, et chéris-en l’effet.
Volontiers, ô mon Dieu, volontiers je captive
mes desirs sous ton saint vouloir,
et pour l’amour de toi je veux, quoi qu’il m’arrive,
souffrir tout sans m’en émouvoir.
Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/385
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