Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/400

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et qu’à mes passions, qu’en vain je désavoue,
je n’oppose en effet que de lâches efforts.

Bien que ta main, propice à mon cœur qui s’en fâche,
au plein consentement jamais ne le relâche,
et contre leurs assauts lui donne un grand appui,
le combat est fâcheux, il importune, il gêne,
et comme la victoire est toujours incertaine,
vivre toujours en guerre accable enfin d’ennui.

De mille objets impurs l’abominable foule,
qui jusqu’au fond du cœur en moins de rien se coule,
n’a pas pour en sortir même facilité :
leur plus légère idée a peine à disparoître ;
le soin de l’effacer souvent l’obstine à croître,
et montre ainsi l’excès de mon infirmité.

Puissant Dieu d’Israël, qui jaloux de nos âmes,
ne veux les voir brûler que de tes saintes flammes,
regarde mes travaux, regarde ma douleur :
secours par tes bontés ton serviteur fidèle ;
et de quelque côté que se porte mon zèle,
de tes divins rayons prête-lui la chaleur.

Répands dans mon courage une céleste force,