Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/405

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plus qu’en toute la joie et les ravissements
que puissent prodiguer de pleins contentements,
plus qu’en toute louange et toute renommée,
qu’en toute leur illustre et pompeuse fumée,
qu’en toutes les douceurs des consolations
qui soulagent un cœur dans ses afflictions.

Seigneur, puisqu’en toi seul ce vrai repos habite,
fais-le-moi prendre en toi par-dessus tout mérite,
par-dessus quoi que fasse espérer de plaisir
la plus douce promesse ou le plus cher desir,
par-dessus tous les dons que ta main libérale
pour enrichir une âme abondamment étale,
par-dessus tout l’excès des plus dignes transports
dont soit capable un cœur rempli de ces trésors,
par-dessus les secours que lui prêtent les anges,
par-dessus le soutien qu’il reçoit des archanges,
par-dessus tout ce gros de saintes légions
qui de ton grand palais peuplent les régions,
par-dessus tout enfin ce que tu rends visible,
par-dessus ce qui reste aux yeux imperceptible,
et pour dire en un mot tout ce que je conçoi,
par-dessus, ô mon Dieu, tout ce qui n’est point toi.

Car tu possèdes seul en un degré suprême
la bonté, la grandeur, et la puissance même :