Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/406

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

toi seul suffis à tout, toi seul en toi contiens
l’immense plénitude où sont tous les vrais biens ;
toi seul as les douceurs après qui l’âme vole,
toi seul as dans ses maux tout ce qui la console,
toi seul as des beautés dignes de la charmer,
toi seul es tout aimable, et toi seul sais aimer,
toi seul portes en toi ce noble et vaste abîme
qui t’environne seul de gloire légitime ;
enfin c’est en toi seul que vont se réunir
le passé, le présent, avec tout l’avenir ;
en toi qu’à tous moments s’assemblent et s’épurent
tous les biens qui seront, et qui sont, et qui furent ;
en toi que tous ensemble ils ont toujours été,
qu’ils sont et qu’ils seront toute l’éternité.

Ainsi tous tes présents autres que de toi-même
n’ont point de quoi suffire à cette âme qui t’aime :
à moins que de te voir, à moins que d’en jouir,
rien n’offre à ses desirs de quoi s’épanouir.
Quoi qu’assure à ses vœux ta parole fidèle,
quoi que de tes grandeurs ta bonté lui révèle,
elle n’y trouve point à se rassasier :
quelque chose lui manque, où tu n’es pas entier ;