Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/462

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nous autres qui parmi les hommes
passons pour éclairés et pour spirituels,
et nous plongeons ainsi pour des choses légères,
de vils amusements, des douceurs passagères,
en des travaux continuels.

Parmi de tels soucis que pouvons-nous prétendre,
nous qui savons si peu descendre
dans le fond de nos cœurs indignement remplis,
et qui si rarement de toutes nos pensées
appliquons au dedans les forces ramassées
pour en voir les secrets replis ?

Notre âme en elle-même à peine est recueillie,
qu’une extravagante saillie
nous emporte au dehors, et fait tout avorter,
sans repasser jamais sous l’examen sévère
ce que nous avons fait, ce que nous voulions faire,
ni ce qu’il nous faut projeter.

Nous suivons nos desirs sans même y prendre garde,
et rarement notre œil regarde
combien à leurs effets d’impureté se joint.