Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/472

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tout fâche, tout ennuie en ce moment d’absence.

Vous faites la tranquillité
et le calme de notre course,
et ce que notre joie a de stabilité
n’est qu’un écoulement dont vous êtes la source.

Vous faites juger sainement
de tous effets, de toutes causes,
et vous nous inspirez ce digne sentiment
dont la céleste ardeur vous loue en toutes choses.

Rien ne plaît longtemps ici-bas,
rien ne peut nous y satisfaire,
à moins que votre grâce y joigne ses appas,
et que votre sagesse y verse de quoi plaire.

Quel dégoût peut jamais trouver
celui qui goûte vos délices ?
Et qui les goûte mal, que peut-il éprouver
où son juste dégoût ne trouve des supplices ?

Que je vois de sages mondains
se confondre dans leur sagesse !
Que je vois de charnels porter haut leurs desseins,
et soudain trébucher sous leur propre foiblesse !