Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/477

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qui te dérobe entier aux pointes de leurs traits.
Que de tous côtés il te couvre,
sans que par art ni force il puisse être enfoncé ;
autrement tiens-toi sûr que pour peu qu’il s’entr’ouvre,
tu te verras soudain percé.

À moins qu’à mes bontés ton âme abandonnée
embrasse aveuglément ce que j’aurai voulu,
et qu’une volonté ferme et déterminée
à tout souffrir pour moi te tienne résolu,
ne te promets point cette gloire
de pouvoir soutenir l’ardeur d’un tel combat,
et d’emporter enfin cette pleine victoire
qui de mes saints fait tout l’éclat.

Tu dois donc, ô mon fils ! franchir avec courage
les plus affreux périls qui t’osent menacer,
et d’une main puissante arracher l’avantage
aux plus fiers escadrons qui te veuillent forcer.
Je vois d’en haut tout comme père,
prêt à donner la manne au généreux vainqueur ;
mais je réserve aussi misère sur misère
à quiconque manque de cœur.

Si durant une vie où rien n’est perdurable,
tu te rends amoureux de la tranquillité,