Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/478

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oseras-tu prétendre à ce calme ineffable
que gardent les trésors de mon éternité ?
Quitte ces folles espérances,
préfère à ces desirs les desirs d’endurer,
et sache que ce n’est qu’à de longues souffrances
que ton cœur se doit préparer.

La véritable paix a des douceurs bien pures,
mais en vain sur la terre on pense l’obtenir :
il n’est aucuns mortels, aucunes créatures,
dont les secours unis y fassent parvenir.
C’est moi, c’est moi seul qui la donne,
ne la cherche qu’au ciel, ne l’attends que de moi ;
mais apprends qu’il t’en faut acheter la couronne
par les épreuves de ta foi.

Les travaux, les douleurs, les ennuis, les injures,
la pauvreté, le trouble et les anxiétés,
souffrir la réprimande, endurer les murmures,
ne se point rebuter de mille infirmités,
accepter pour moi les rudesses,
l’humiliation, les affronts, les mépris,
prendre tout de ma main comme autant de caresses,
c’en est le véritable prix.

C’est par de tels sentiers qu’enfin la patience
à la haute vertu guide un nouveau soldat ;