Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/485

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plus forte et mieux accompagnée ;
et je te la ferai sentir,
sitôt qu’entre mes mains ton âme résignée
ne voudra plus se revêtir. "

Pour arriver où ta bonté m’invite,
pour tant de biens qu’elle m’offre à gagner,
combien de fois me dois-je résigner ?
En quoi faut-il, Seigneur, que je me quitte ?

" En tout, mon fils, en tout, et partout, et toujours,
aux points les plus petits, aux choses les plus grandes ;
je n’en excepte rien : si tu veux mon secours,
tout dépouillé de tout il faut que tu l’attendes.
Tu ne peux autrement te donner tout à moi,
et je ne puis non plus me donner tout à toi,
si tu réserves quelque chose :
je veux l’âme, je veux le corps,
sans que jamais en toi ta volonté dispose
ni du dedans ni du dehors.

" D’autant plus promptement que par ce grand effort
tu brises de ta chair le honteux esclavage,
d’autant plus tôt en toi le vieil Adam est mort,
et le nouveau succède avec plus d’avantage.
Résigne-toi surtout avec sincérité,