Aller au contenu

Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/490

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Tiens-toi ferme au-dessus de tous événements :
que leur extérieur ne puisse te surprendre ;
et jamais de ta chair ne prends les sentiments
sur ce qu’on te fait voir, ou qu’on te fait entendre.
De peur d’être ébloui par leur illusion,
fais ainsi que Moïse à chaque occasion,
viens consulter ton Dieu sur toute ta conduite :
sa réponse souvent daignera t’éclairer,
et tu n’en sortiras que l’âme mieux instruite
de tout ce qui se passe, ou qu’il faut espérer.

Ce grand législateur qui publioit mes lois
ainsi sur chaque doute entroit au tabernacle,
sur chaque question il écoutoit ma voix,
et mes avis reçus, il prononçoit l’oracle.
De quelques grands périls qu’il fût embarrassé,
quelques séditions dont il se vît pressé,
il fit de l’oraison son recours ordinaire :
entre, entre à son exemple au cabinet du cœur,
et pour tirer de moi le conseil nécessaire,
du zèle en tes besoins redouble la ferveur.

Josué son disciple, et les fils d’Israël
dont l’imprudence aveugle excéda ces limites,
pour n’avoir pas ainsi consulté l’éternel,