Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/509

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n’auront force ni poids en cette occasion :
la parole mourra dans les bouches ouvertes,
et cédera la place à la confusion.

Plus une âme est humiliée,
plus elle s’est étudiée
à ce noble ravalement,
d’autant mieux cette ferme base
soutient la haute et sainte extase
où je l’élève en un moment.
C’est alors qu’en secret une de mes paroles
lui fait comprendre mieux ce qu’est l’éternité,
que si toute la poudre et le bruit des écoles
avoient lassé dix ans son assiduité.

J’instruis, j’inspire, j’illumine ;
j’explique toute ma doctrine
sans aucun embarras de mots,
sans que les âmes balancées
d’aucunes confuses pensées
en perdent jamais le repos.
Jamais des vains degrés la pompe imaginaire
de son fast orgueilleux n’embrouille mes savants,
et les rusés détours d’un argument contraire
ne leur tendent jamais de piéges décevants.