Aller au contenu

Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/549

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et ce que donne et fait ta libéralité,
n’en es-tu pas toujours le maître ?

Je suis pauvre, fragile, assiégé de malheurs ;
dès mes plus jeunes ans l’angoisse m’environne,
et mon âme aux ennuis quelquefois s’abandonne
jusqu’à l’indignité des pleurs.

Souvent même, souvent, au milieu de mes larmes,
ce que je souffre cède à ce que je prévoi,
et d’un triste avenir l’impitoyable effroi
me déchire à force d’alarmes.

Je souhaite ardemment la paix de tes enfants
qu’ici-bas tu nourris de ta vive lumière,
attendant que là-haut ta gloire toute entière
les rende a jamais triomphants.

Donne-moi cette paix, cette sainte allégresse :
ta louange aisément suivra cette faveur ;
et mes ennuis changés en heureuse ferveur
n’auront que des pleurs de tendresse.

Mais si tu te soustrais, comme tu fais souvent,