Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/553

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et l’autre pour le couronner.

Quelles grâces, Seigneur, ne te dois-je point rendre
de ne m’épargner point les grâces des travaux,
et de me prodiguer l’amertume des maux
dont le vrai bien se doit attendre !

Ces maux, à pleines mains sur ma tête versés,
à l’esprit comme au corps font sentir leurs atteintes,
et dedans et dehors je porte les empreintes
des carreaux que tu m’as lancés.

L’angoisse et les douleurs deviennent mon partage,
sans que rien sous le ciel m’en puisse consoler :
toi seul les adoucis, toi seul y sais mêler
ce qui me soutient le courage.

Céleste médecin de ceux que tu chéris,
ainsi jusqu’aux enfers tu mènes et ramènes ;
tu nous ouvres le ciel par l’essai de leurs gênes ;
tu blesses, et puis tu guéris.

Étends sur moi, Seigneur, étends ta discipline ;
décoche ces doux traits de ta sévérité,
qui servent de remède à la fragilité