Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/556

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fais-moi ne rien blâmer que ce qu’à tes mépris
expose sa propre souillure.

Ne me laisse juger biens ni maux apparents
par cet extérieur qui n’a rien de solide,
et ne souffre jamais que mon âme en décide
sur le rapport des ignorants.

Fais-moi d’un jugement simple, mais véritable,
discerner le visible et le spirituel,
et rechercher surtout d’un soin continuel
ce que veut ton ordre adorable.

Souvent le sens humain, d’erreurs enveloppé,
précipite avec lui la prudence déçue,
et l’amour qui s’attache à ce qu’offre la vue
est encor plus souvent trompé.

De quoi nous peut servir l’éloge qui nous flatte ?
Pour être mis plus haut en devient-on meilleur ?
Et reçoit-on son prix de la vaine couleur
dont une fausse gloire éclate ?

Je dois fuir qui m’en donne, ou ne le regarder