Aller au contenu

Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/561

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je n’aurois aucun droit au moindre de ces charmes
que versent tes bontés quand tu viens consoler.

Après m’être noirci d’un million d’offenses,
m’être fait un rebelle à tes commandements,
tu ne me peux devoir pour justes récompenses
que d’âpres coups de fouet, et de longs châtiments.

Je l’avoue à ma honte ; et plus je m’examine,
plus je découvre en moi cette indigne noirceur,
qui ne peut mériter de ta faveur divine
ni le moindre secours, ni la moindre douceur.

Mais toi, dont la bonté passe toute mesure
à prodiguer les biens dont ses trésors sont pleins,
et qui dans cette indigne et vile créature
considères encor l’ouvrage de tes mains ;

Toi, qui ne veux jamais que tes œuvres périssent,
tu ne regardes point ce que j’ai mérité,
et de ces grands vaisseaux qui jamais ne tarissent
tu fais couler les dons de ta bénignité.

Tu les répands sur moi, Seigneur ; tu me consoles,
non pas à la façon des hommes tels que nous :
leurs consolations se bornent aux paroles ;