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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/560

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pour voir de ton bonheur la haute immensité,
tu t’écrieras soudain : " Ah ! qu’il est ineffable !
Seigneur, quelques tourments qu’il nous faille sentir,
tout ce qu’on souffre ici n’a rien de comparable
à la gloire qu’un jour tu dois nous départir. "


CHAPITRE LII.

que l’homme ne se doit point estimer digne de consolation, mais plutôt de châtiment.


Seigneur, si je m’arrête au peu que je mérite,
je ne puis espérer tes consolations,
ni que du haut du ciel ta secrète visite
daigne adoucir l’aigreur de mes afflictions.

Je n’en fus jamais digne, et lorsque tu me laisses
dénué, pauvre, infirme, impuissant, éperdu,
tu ne fais que justice à mes lâches foiblesses,
et ce triste abandon me rend ce qui m’est dû.

Quand de tout mon visage un océan de larmes
pourroit à gros torrents incessamment couler,