Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/585

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Vacillante clarté, qui manques de pouvoir,
raison, pourquoi faut-il que tu me fasses voir
la droite manière de vivre ?
Pourquoi m’enseignes-tu le chemin des parfaits ?
Si de soi ton idée, impuissante aux effets,
ne peut fournir d’aide à la suivre,
si cet infâme poids de ma corruption
rabat l’effort dont tu m’élèves,
et si ces grands projets que jamais tu n’achèves
ne peuvent me tirer de l’imperfection ?

Sainte grâce du ciel, sans qui je ne puis rien,
que tu m’es nécessaire à commencer le bien,
à le poursuivre, à le parfaire !
Oui, Seigneur, oui, mon Dieu, je pourrai tout en toi,
pourvu qu’elle m’assiste à régler mon emploi,
pourvu que son rayon m’éclaire.
Il n’est point de mérite où la grâce n’est pas ;
et tous les dons de la nature,
s’ils n’en ont point l’appui, ne sont qu’une imposture
dont l’œil bien éclairé ne peut faire de cas.

La richesse, les arts, la force, la beauté,