Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/617

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comme autant de trésors que ta magnificence
pour mon propre salut a voulu m’assurer.

Je les prends avec joie au sortir de ta bouche
pour les faire passer jusqu’au fond de mon cœur,
et comme ils n’ont en eux qu’amour et que douceur,
leur sainte impression sensiblement me touche ;
mais la terreur que mêle à de si doux transports
de mes impuretés le sensible remords,
par d’inévitables reproches
retarde tout l’effet de leurs plus forts attraits,
d’un mystère si haut me défend les approches,
et me laisse accablé du poids de mes forfaits.

Cependant tu le veux, Seigneur, tu me l’ordonnes,
qu’opposant tes bontés à tout ce juste effroi,
je marche en confiance et m’approche de toi,
si je veux avoir part aux vrais biens que tu donnes :
tu veux me préparer par un céleste mets
au bienheureux effet de ce que tu promets
dans une abondance éternelle,
et que mon impuissance et ma fragilité,
si je veux obtenir une vie immortelle,
se nourrissent du pain de l’immortalité.

" Vous donc qui gémissez sous un travail trop rude,