tout doit être pour toi surprenant, doux, sublime,
comme si de nouveau Dieu se faisoit mortel.
Oui, tout t’y doit sembler aussi grand, aussi rare
que si ce jour-là même il naissoit ici-bas,
ou que la cruauté d’une troupe barbare
pour le salut de tous le livrât au trépas.
CHAPITRE III.
qu’il est utile de communier souvent.
Je viens à toi, Seigneur, afin de m’enrichir
des dons surnaturels qu’il te plaît de nous faire ;
j’en viens chercher la joie, afin de m’affranchir
des longs et noirs chagrins qui suivent ma misère.
Je cours à ce banquet que ta pleine douceur
tient prêt pour le pauvre pécheur ;
je ne puis, je ne dois souhaiter autre chose :
toi seul es mon salut et ma rédemption ;
en toi tout mon espoir se fonde et se repose,
tout mon bonheur en toi voit sa perfection.
Je n’ai point ici-bas d’autre gloire à chercher ;