Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/645

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Puissant réparateur des misères humaines,
protecteur de mon âme, espoir de tous ses vœux,
qui dans l’intérieur verses, quand tu le veux,
tout ce qui nous console et soulage nos peines,
tu fais des biens sans nombre, et souvent tu les fais
à ces dévots, à ces parfaits,
qui savent dignement approcher de ta table ;
et tu mêles par là dans leurs divers travaux
une douceur inépuisable
qui dissipe aisément l’aigreur de tous leurs maux.

C’est ce qui du néant de leur propre bassesse
les élève à l’espoir de ta protection,
et prête un nouveau jour à leur dévotion,
que la grâce accompagne, et que suit l’allégresse.
Ainsi ceux dont l’esprit triste, aride, inquiet,
avant cet amoureux banquet,
gémissoit sous un trouble au vrai repos funeste,
sitôt qu’ils sont repus de ce mets tout divin,
de ce breuvage tout céleste,
en pleins ravissements changent tout leur chagrin.

Tu leur fais de la sorte éprouver que d’eux-mêmes
leur force est peu de chose, ou plutôt moins que rien ;