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Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/644

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et que tout autre attrait, effacé par le tien,
me laisse abhorrer comme un crime
les vains chatouillements de tout autre entretien.

Quels souhaits dans nos maux peut former la pensée,
que ne puisse remplir un si grand sacrement ?
D’où pouvons-nous attendre un tel soulagement,
ou pour le corps malade, ou pour l’âme oppressée ?
Quelles vives douleurs, quelles afflictions,
bravent ses consolations ?
Quels imprévus revers triomphent de son aide ?
Ne relève-t-il pas l’abattement des cœurs ?
Et n’est-il pas le vrai remède
pour ce que leur foiblesse enfante de langueurs ?

Par lui la convoitise, au fond de l’âme éteinte,
voit mettre sous le frein toutes les passions ;
et l’empire qu’il prend sur les tentations,
ou les dompte, ou du moins en affoiblit l’atteinte ;
c’est par lui que la grâce avance à gros torrents,
et que sur les vices mourants
s’affermit la vertu que lui-même il fait naître ;
c’est par lui que la foi plus fortement agit,
que l’espérance a de quoi croître,
et que la charité s’enflamme et s’élargit.