Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/647

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que tu fais descendre des cieux,
afin que dans mon cœur une goutte en distille,
que ma soif s’en apaise, et que l’aridité,
qui rend mon âme si stérile,
ne la dessèche pas jusqu’à l’extrémité.

Si d’ailleurs de ma glace un invincible reste
m’empêche d’égaler l’ardeur des séraphins,
si je ne puis encor, comme les chérubins,
pour m’unir tout à toi, devenir tout céleste,
j’attacherai du moins ce que j’ai de vigueur
à si bien préparer mon cœur
par un effort d’amour qui toujours renouvelle,
que sur mes humbles vœux ce divin sacrement
fera voler quelque étincelle
du feu vivifiant de cet embrasement.

Tu vois ce qui me manque, ô Sauveur adorable,
doux Jésus, bonté seule en qui j’ose espérer :
supplée à mes défauts, et daigne réparer
ce que détruit en moi la langueur qui m’accable.
Tu t’en es fait toi-même une amoureuse loi,
quand nous appelant tous à toi,
ta bouche toute sainte a bien voulu nous dire :