Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/649

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CHAPITRE V.

de la dignité du sacrement, et de l’état du sacerdoce.


D’un ange dans les cieux atteins la pureté,
d’un baptiste au désert joins-y la sainteté ;
mais pur à leur égal, mais saint à son exemple,
ne crois pas l’être assez pour pouvoir dignement
et tenir en tes mains et m’offrir en mon temple
un si grand sacrement.

Conçois, si tu le peux, quelle est cette faveur
de tenir en tes mains le corps de ton Sauveur,
le consacrer toi-même, et le prendre pour viande ;
et tu connoîtras lors qu’il n’est mérite humain
à qui doive l’effet d’une bonté si grande
l’arbitre souverain.

Ce mystère est bien grand, puisque du haut des cieux
il fait descendre un Dieu jusques en ces bas lieux,
et le met en état qu’on le touche et le mange ;