Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/666

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Lance de ton amour une vive étincelle,
qui m’allumant au sein une ferveur nouvelle,
y brûle pour jamais cet amas de péché :
fais que ce feu divin en consume l’ordure,
et que l’embrasement d’une flamme si pure
efface tout l’impur dont tu me vois taché.

Qu’un pardon général, par sa pleine efficace
abolissant mon crime et me rendant ta grâce,
sous l’ordre de tes lois range tout mon vouloir :
entre mon âme et toi rétablis la concorde,
et par ce haut effet de ta miséricorde
au saint baiser de paix daigne me recevoir.

Après tant de péchés que ferois-je autre chose ?
Je vois que leur excès à ta rigueur m’expose,
qu’il arme contre moi ta juste inimitié :
que puis-je donc, ô Dieu, pour t’arracher les armes,
que t’avouer ma faute, et fondant tout en larmes,
implorer à genoux l’excès de ta pitié ?

Exauce, exauce-moi, Seigneur, je t’en conjure ;
exauce cette indigne et vile créature
que prosterne à tes pieds un humble repentir :
mon péché me déplaît, et la plus douce idée