Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/667

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que m’ose présenter son image fardée
ne m’ôtera jamais l’horreur d’y consentir.

Je pleure, et veux pleurer tout le temps de ma vie
sa route jusqu’ici honteusement suivie ;
je veux à mes forfaits égaler mes ennuis ;
et si pour t’obéir j’eus trop peu de constance,
j’en accepte, ô mon Dieu, j’en fais la pénitence,
et veux te satisfaire autant que je le puis.

Pardonne, encore un coup, pardonne pour ta gloire,
pour l’amour de ton nom bannis de ta mémoire
tout ce que mes desirs ont eu de vicieux ;
et pour sauver mon âme à les croire emportée,
souviens-toi seulement que tu l’as rachetée
par la profusion de ton sang précieux.

Je sais, Seigneur, je sais, pour grand que soit mon crime,
que ta miséricorde est un profond abîme ;
je me résigne entier à son immensité :
n’agis que suivant elle, et lorsque ta justice
pressera ton courroux de hâter mon supplice,
laisse-lui fermer l’œil sur mon iniquité.

J’ose te faire encore, en ce divin mystère,