Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/680

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le tendre et long épanchement
m’y donnoit un torrent de larmes !
Que tous mes vœux seroient contents
d’en baigner tes pieds en tout temps
avec la sainte pécheresse !
Mais où sont ces vives ardeurs ?
Où cette amoureuse tendresse ?
Où cet épanchement de pleurs ?

En présence d’un tel monarque,
à l’aspect de toute sa cour,
un transport de joie et d’amour
en devroit porter cette marque :
mon cœur par mille ardents soupirs
devroit pousser mille desirs
jusques à la voûte étoilée,
et dans cet avant-goût des cieux
ma joie en larmes distillée
couler à grands flots de mes yeux.

En cet adorable mystère
je te vois présent en effet,
Dieu véritable, homme parfait,
sous une apparence étrangère :
tu me caches cette splendeur