Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/714

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Oui, mon Dieu, mon seul bien, mon amour éternel,
tout chétif que je suis, tout lâche et criminel,
je veux te recevoir avec autant de zèle
que jamais de tes saints ait eu le plus fidèle,
et je souhaiterois qu’il fût en mon pouvoir
d’en avoir encor plus qu’il n’en put concevoir.

Je sais qu’à ces desirs en vain mon cœur s’excite :
ils passent de trop loin sa force et son mérite ;
mais tu vois sa portée, il va jusques au bout :
il t’offre ce qu’il a, comme s’il avoit tout,
comme s’il avoit seul en sa pleine puissance
ces grands efforts d’amour et de reconnoissance,
comme s’il avoit seul tous les pieux desirs
qui d’une âme épurée enflamment les soupirs,
comme s’il avoit seul toute l’ardeur secrète,
tous les profonds respects d’une vertu parfaite.

Si ce qu’il t’offre est peu, du moins c’est tout son bien :
c’est te donner beaucoup que ne réserver rien.
Qui de tout ce qu’il a te fait un plein hommage