Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/721

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à ces rébellions des sens présomptueux
impose de la foi l’aimable tyrannie :
soumets-toi tout entier ; remets-moi tout le soin
de répandre sur toi ma science infinie,
et j’en mesurerai le don à ton besoin.

Souvent, touchant la foi d’un si profond mystère,
plusieurs, et fortement, sont tentés de douter ;
mais ces tentations ne doivent s’imputer
qu’à la suggestion du commun adversaire :
ne t’en mets point en peine, évite l’embarras
où jetteroient ton cœur ces périlleux débats ;
quoi qu’il t’ose objecter, dédaigne d’y répondre ;
crois-moi, crois ma parole et celle de mes saints :
cet unique secret suffit pour le confondre,
et fera par sa fuite avorter ses desseins.

S’il revient à l’attaque et la fait plus pressée,
soutiens-en tout l’effort sans en être troublé ;
et souviens-toi qu’enfin cet assaut redoublé
est la marque d’une âme aux vertus avancée.
Ces méchants endurcis, ces pécheurs déplorés,
comme il les tient pour lui déjà tous assurés,
à les inquiéter jamais il ne s’amuse :
c’est aux bons qu’il s’attache ; et c’est contre leur foi