Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/74

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Pour estimer tout autre, et se mésestimer.

Si tu vois donc un homme abîmé dans l’offense,
Ne te tiens pas plus juste ou moins pécheur que lui :
Tu peux en un moment perdre ton innocence,
Et n’être pas demain le même qu’aujourd’hui.

Souvent l’esprit est foible et les sens indociles,
L’amour-propre leur fait ou la guerre ou la loi ;
Mais bien qu’en général nous soyons tous fragiles,
Tu n’en dois croire aucun si fragile que toi.


CHAPITRE III

de la doctrine de la vérité.


Qu’heureux est le mortel que la vérité même
Conduit de sa main propre au chemin qui lui plaît !
Qu’heureux est qui la voit dans sa beauté suprême,
Sans voile et sans emblème,
Et telle enfin qu’elle est !