Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/90

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CHAPITRE VI.

Des affections désordonnées.


Quand l’homme avec ardeur souhaite quelque chose,
quand son peu de vertu n’oppose
ni règle à ses desirs ni modération,
il tombe dans le trouble et dans l’inquiétude
avec la même promptitude
qu’il défère à sa passion.

L’avare et le superbe incessamment se gênent,
et leurs propres vœux les entraînent
loin du repos heureux qu’ils ne goûtent jamais ;
mais les pauvres d’esprit, les humbles en jouissent,
et leurs âmes s’épanouissent
dans l’abondance de la paix.

Qui n’est point tout à fait dégagé de soi-même,
qui se regarde encore et s’aime,