Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/451

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Clitandre

Ne m’apprendras-tu point le crime qu’on m’impute,

Et quel lâche imposteur ainsi me persécute ?

Le Geôlier

Descendons : Un prévôt, qui vous attend là-bas,

Vous pourra mieux que moi contenter sur ce cas.

Scène V

Pymante, Dorise

Pymante, regardant une aiguille qu’elle avait laissée par mégarde dans ses cheveux en se déguisant.

En vain pour m’éblouir vous usez de la ruse,

Mon esprit, quoique lourd, aisément ne s’abuse :

Ce que vous me cachez, je le lis dans vos yeux.

Quelque revers d’amour vous conduit en ces lieux ;

N’est-il pas vrai, monsieur ? et même cette aiguille

Sent assez les faveurs de quelque belle fille :

Elle est, ou je me trompe, un gage de sa foi.

Dorise

O malheureuse aiguille ! Hélas ! c’est fait de moi.

Pymante

Sans doute votre plaie à ce mot s’est rouverte.

Monsieur, regrettez-vous son absence, ou sa perte ?

Vous aurait-elle bien pour un autre