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Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/486

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Floridan

Seigneur, moi qui connais le fond de son courage,

Et qui n’ai jamais vu de fard en son langage,

Je tiendrais à bonheur que Votre Majesté

M’acceptât pour garant de sa fidélité.

Alcandre

Ne nous arrêtons plus sur la reconnaissance

Et de mon injustice et de son innocence ;

Passons aux criminels. Toi dont la trahison

A fait si lourdement trébucher ma raison,

Approche, scélérat. Un homme de courage

Se met avec honneur en un tel équipage ?

Attaque, le plus fort, un rival plus heureux ?

Et présumant encor cet exploit dangereux,

À force de présents et d’infâmes pratiques,

D’un autre cavalier corrompt les domestiques ?

Prend d’un autre le nom, et contrefait son seing,

Afin qu’exécutant son perfide dessein,

Sur un homme innocent tombent les conjectures ?

Parle, parle, confesse, et préviens les tortures.

Pymante

Sire, écoutez-en donc la pure vérité,

Votre seule faveur a fait ma lâcheté,

Vous, dis-je. Et cet objet dont l’amour me transporte.

L’honneur doit pouvoir tout sur les gens de ma sorte ;

Mais recherchant la mort de qui vous est si cher,

Pour en avoir le fruit il me fallait