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376 LA VEUVE.

le manque des choses qui sont au-dessus des forces de la nature : en efl'et, Madame, quelque difficullé que vous fassiez de croire aux miracles, il faut que vous en recon- noissiez en vous-même, ou que vous ne vous connois- siez pas, puisqu'il est tout vrai que des vertus et des qua- lités si peu communes que les vôtres ne sauroient avoir d'autre nom. Ce n'est pas mon dessein d'en faire ici les éloges : outre qu'il seroit superflu de particulariser ce que tout le monde sait, la bassesse de mon discours pro- faneroit des choses si relevées. Ma plume est trop foible pour entreprendre de voler si haut : c'est assez pour elle de vous rendre mes devoirs, et de vous prolester, avec plus de vérité que d'éloquence, que je serai toute ma vie,

MADAME,

Votre très-hiuuble et très-obéissant serviteur,

CORNIÎILLE.

��AU LECTEUR'.

Si tu n'es homme à te contenter de la naïveté du style et de la subtilité de l'intrique, je ne t'invite point à la lecture de cette y)ièce : son ornement n'est pas dans l'éclat des vers. C'est une belle chose que de les faire puissants et majestueux : cette pompe ravit d'ordinaire les esprits, et pour le moins les éblouit; mais il faut que les sujets en fassent naître les occasions: autrement c'est en faire parade mal à propos, et pour gagner le nom de

t. Col avis au lecteur, cl les liommages poétiques adressés k Corneille, an sujet de sa comédie do la Veuve, par divers poêles con- temporains, ne se trouvent, ainsi que l'Argument, que dans l'éflilion de ir)3/|.

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