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38o LA VEUVE.

A MONSIEUR CORNEILLE, POETE COMIQUE,

SUR SA VEUVE.

ÉPIGRAMME.

Rare écrivain de notre France, Qui le premier des beaux esprits As fait revivre en tes écrits L'esprit de Plante et de Térence, Sans rien dérober des douceurs De Mélile ni de ses sœurs, Dieu ! que ta Clarice est belle, Et que de veuves à Paris Souhaiteroient d'être comme elle, Pour ne manquer pas de maris !

Mairet '

��A MONSIEUR CORNEILLE, SUR SA CLARICE.

Corneille, que ta Veuve a des charmes puissants ! Ses yeux remplis d'amour, ses discours innocents, Joints à sa majesté plus divine qu'humaine, Paroissent au théâtre avec tant de splendeur. Que Mélite, admirant cette belle germaine^, Confesse qu'elle doit l'hommage à sa grandeur. Mais ce n'est pas assez : sa parlante peinture A tant de ressemblance avecque la nature, Qu'en lisant tes écrits l'on croit voir des amants Dont la mourante voix naïvement ])ropose Ou l'extrême bonheur ou les rudes tourments Qui furent lo sujet de leur métamorphose. Fais-la donc imprimer, fais que sa déité Jour et nuit entretienne avecque privante

1. Jean Mairot, ne à Besançon en i6o4, mort en 1686, est au nombre des amis de Corneille dont l'affection ne sut pas résister au succès du Cid ; il est longuement question de lui dans la Notice sur cet ouvrage.

2. Germaine, sœur.

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