Page:Corneille - Pulcherie, Luynes, 1673.djvu/13

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n'a point de plus grand homme :
Séparez-vous du rang, madame, et je le nomme.
S'il me peut enlever celui de souverain,
Du moins je ne crains pas qu'il m'ôte votre main :
Ses vertus le pourraient ; mais je vois sa vieillesse.

'PULCHÉRIE' — Quoi qu'il en soit, pour vous ma bonté l'intéresse :
Il s'est plu sous mon frère à dépendre de moi,
Et je me viens encor d'assurer de sa foi.
Je vois entrer Irène ; Aspar la trouve belle :
Faites agir pour vous l'amour qu'il a pour elle ;
Et comme en ce dessein rien n'est à négliger,
Voyez ce qu'une sœur vous pourra ménager.


Pulchérie, Léon, Irène.

'PULCHÉRIE' — M'aiderez-vous, Irène, à couronner un frère ?

'IRÈNE' — Un si faible secours vous est peu nécessaire,
Madame, et le sénat...

'PULCHÉRIE' — N'en agissez pas moins :
Joignez vos vœux aux miens, et vos soins à mes soins,
Et montrons ce que peut en cette conjoncture
Un amour secondé de ceux de la nature.
Je vous laisse y penser.


Scène 3

Léon, Irène.

'IRÈNE' — Vous ne me dites rien,