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Page:Corneille - Pulcherie, Luynes, 1673.djvu/18

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nous allons décider :
L'affaire vous regarde, et peut me regarder ;
Et si tous mes amis ne s'unissent aux vôtres,
Nos partis divisés pourront céder à d'autres.
Agissons de concert ; et sans être jaloux,
En ce grand coup d'état, vous de moi, moi de vous,
Jurons-nous que des deux qui que l'on puisse élire
Fera de son ami son collègue à l'empire ;
Et pour nous l'assurer, voyons sur qui des deux
Il est plus à propos de jeter tant de vœux :
Quel nom serait plus propre à s'attirer le reste.
Pour moi, j'y suis tout prêt, et dès ici j'atteste...

'LÉON' — Votre nom pour ce choix est plus fort que le mien,
Et je n'ose douter que vous n'en usiez bien.
Je craindrais de tout autre un dangereux partage ;
Mais de vous je n'ai pas, seigneur, le moindre ombrage,
Et l'amitié voudrait vous en donner ma foi ;
Mais c'est à la princesse à disposer de moi :
Je ne puis que par elle, et n'ose rien sans elle.

'ASPAR' — Certes, s'il faut choisir l'amant le plus fidèle,
Vous l'allez emporter sur tous sans contredit ;
Mais ce n'est pas, seigneur, le point dont il s'agit :
Le plus flatteur effort de la galanterie
Ne peut...

'LÉON' — Que voulez-vous ? J'adore Pulchérie ;
Et n'ayant rien d'ailleurs par où la mériter,
J'espère en ce doux titre, et j'aime à le porter.

'ASPAR' — Mais il y va du trône, et non d'une maîtresse.

'LÉON' — Je vais faire, seigneur, votre offre à la princesse ;
Elle sait mieux que moi les besoins de l'état.
Adieu : je vous dirai sa réponse au sénat.


Scène 5

Aspar, Irène.

'IRÈNE' — Il a beaucoup