Page:Corneille - Pulcherie, Luynes, 1673.djvu/40

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Il est jeune, et chez eux c'est un si grand défaut,
Que ce mot prononcé détruit tout ce qu'il vaut.
Si donc j'en fais le choix, je paraîtrai le faire
Pour régner sous son nom ainsi que sous mon frère.
Vous-même, qu'ils ont vu sous lui dans un emploi
Où vos conseils régnaient autant et plus que moi,
Ne donnerez-vous point quelque lieu de vous dire
Que vous n'aurez voulu qu'un fantôme à l'empire,
Et que dans un tel choix vous vous serez flatté
De garder en vos mains toute l'autorité ?

'MARTIAN' — Ce n'est pas mon dessein, madame ; et s'il faut dire
Sur le choix de Léon ce que le ciel m'inspire,
Dès cet heureux moment qu'il sera votre époux,
J'abandonne Byzance et prends congé de vous,
Pour aller, dans le calme et dans la solitude,
De la mort qui m'attend faire l'heureuse étude.
Voilà comme j'aspire à gouverner l'état.
Vous m'avez commandé d'assembler le sénat ;
J'y vais, madame.

'PULCHÉRIE' — Quoi ? Martian m'abandonne,
Quand il faut sur ma tête affermir la couronne !
Lui, de qui le grand cœur, la prudence, la foi...

'MARTIAN' — Tout le prix que j'en veux, c'est de mourir à moi.


Scène 2


Puchérie, Justine.


'PULCHÉRIE' — Que