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Page:Corneille - Pulcherie, Luynes, 1673.djvu/52

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JUSTINE' — Non, votre cher Aspar n'aime point la princesse :
Ce n'est que pour le rang que tout son cœur s'empresse ;
Et si l'on eût choisi mon père pour César,
J'aurais déjà les vœux de cet illustre Aspar.
Il s'en est expliqué tantôt en ma présence ;
Et tout ce que pour elle il a de complaisance,
Tout ce qu'il lui veut faire ou craindre ou dédaigner,
Ne doit être imputé qu'à l'ardeur de régner.
Pulchérie a des yeux qui percent le mystère,
Et le croit plus rival qu'ami de ce cher frère ;
Mais comme elle balance, elle écoute aisément
Tout ce qui peut d'abord flatter son sentiment :
Voilà ce que j'en sais.

'IRÈNE' — Je ne suis point surprise
De tout ce que d'Aspar m'apprend votre franchise.
Vous ne m'en dites rien que ce que j'en ai dit,
Lorsqu'à Léon tantôt j'ai dépeint son esprit ;
Et j'en ai