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ETIDE SUR MEDEE cxxxv

récit achevé, rend la liberté de ses mouvements. Quant à Créou , qui s'est efforcé en vain de porter secours à Creuse, cousumé par la même flamme invisible, il sort << tout en rage « pour nous per- mettre de constater nous-mêmes, avec des souffrances réelles sans doute, mais qu'aucun signe extérieur ne traduit au dehors. une colère déplacée qui le fait chasser « à coups de plat d'épée » les serviteurs empressés à le secoiuùr :

Quoi.' vous continuez, ranailles infidèles!

A son tour, l'infortunée Creuse paraît sur la scène, mais c'est pour se comparer à Ixion et à Prométhée ; nous lui voudrions en ce moment une connaissance moins exacte de la mythologie. Du moins, quelques beaux vers jaillissent de cette situation fausse; devant sa fille qui se mmirt, le père, mourant lui-même, s'accuse de tout et sollicite son pardon :

��Si j'ai quelque regret, ce n"e?t pas ;i ma vie,

Que le déclin des ans m'aurait bientôt ravie :

La jeunesse des tiens, si beaux, si florissants,

Me porte au fond du cœur des coups bien plus pressants

Ma fille, c'est donc là ce royal hyménée

Dont nous pensions toucher la pompeuse journée !

La Parque impitoyable en éteint le flambeau.

Et pour lit nuptial il te faut un tombean 1

��Il était inutile pourtant que ce mourant se tuât d'un coup de poignard. Creuse va suivre son exemple, mais Ja-'on, qui était allé reconduire hors des murs son ami Pollux, survient à temps. On conçoit sa stupeur; ce que l'on conçoit moins, c'est que son désespoir, si naturel, s'exprime en un langage qui l'est si peu : il veut que le sang de Médée éteigne le feu dont brûle Creuse,

��Et que ce scorpion, sur la plaie écrasé. Fournisse le remède au mal qu'il a causé.

��.\vec une tendresse plus simple et plus vraie. Creuse lui répond :

Laisse-moi le bonheur d'expirer à ta vue.

C'est en lui donnant la main qu'elle expire. Alors seulement

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