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u BIOGRAPHIE DE CORNEILLE

sans nécessité, par un acte du plus inintelligent vandalisme, la seconde, sacrifiée à l'accomplissement des vastes travaux qui ont nivelé la butte des Moulins et percé l'avenue de l'Opéra. C'est à peine si l'on a pu en recueillir quelques débris dans cette pro- piuëté même de Petit-Couronne, vendue deux ans après la mort du poète, par son fils, acquise en 1814 par le Conseil général de la Seine-Inférieure, et transformée depuis en Musée Cornélien : on y voit Ja porte d'entrée et deux «ncorbellements en bois sculpté, derniers souvenirs de la maison de Rouen où Corneille naquit, rue de la Pie, avec une rampe d'escalier, don de M. Sar- dou, enlevée, avant sa destruction, à la maison de Paris, où Corneille est mort, rue d'Argenteuii.

Quand celte propriété « manante » du xvi* siècle fut acquise par son père, Corneille, qui devait être l'aîné de sept enfants, n'avait que deux ans encore. D'une santé d'abord assez chétive, il y venait avec sa mère passer tous les étés; il aimait à y revenir plus tard avec sa jeune femme, et sur le porche même de l'entrée, il s'était fait disposer un petit cabinet de travail. Ce bien lui était revenu de droit, après la mort de son père; jamais, même aux moments de gêne pressante, il ne consentit à s'en défaire- M. Vilet a peint « cette masure cachée à la porte de Rouen, à l'entrée du vallon de Bapaume, où l'auteur de Polyeucte a mis- au monde ses chefs-d'œuvre »; il l'a replacé par la pensée dans « ce manoir obscur, végétant, mais content de son frugal repas, crai'^nant Dieu, respectant le devoir et la règle, sans voyager aulrement qu'en pensée et sans autres aventures que celles de ses héros. •

Si l'on en croit Corneille lui-même, sa jeunesse tout au moins n'aurait pas été si bourgeoise. L'ancien et brillant élève des Jésuites de Rouen, reçu avocat au Parlement de Normandie, en Î624, aurait mêlé quelques préoccupations plus frivoles à l'étude austère du droit. Ne le prenons pas au mot lorsqu'il s'accuse ■d'aToir « fait autrefois de la bête »; mais comment récuser son •témoignage si précis dans YExcuse à Ariste'i

��J'ai brûlé fort longtemps d'une amonr assez granfle, Et que jusqu'au tombeau je dois bien estimer. Puisque ce fut par là que j'appris à rimer. Mon bonheur cominença quand mon âme fut prise: Je gagnai de la gloire eu perdant ma franchii^e;

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