Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/356

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Et ce fer, que mon bras ne peut plus soutenir, Je le remets au tien pour venger et punir.

Va contre un arrogant éprouver ton courage : Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage ; Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter, ^75

Je te donne à combattre un homme à redouter : Je l'ai vu tout couvert de sang et de poussière, Porter partout l'eifroi dans une armée entière. J'ai vu par sa valeur cent escadrons rompus, fit pour t'en dire encor quelque chose de plus, 280

Plus que brave soldat, plus que grand capitaine, C'est...

D. aODRIGDE.

De grâce, achevez.

D. DIÈGUE.

Le père de Chimène.

D. RODRIGUE.

Le...

D. DIÈGUE.

Ne réplique point, je connais ton amour; Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour. Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense. 285

��271. Ne peut plus soutenir; ce que «Lt iCi don Diègue, Castro le fait voir. Comparez l'Introduction, p. 26.

272. « Venger et punir est trop vague, car on ne sait ni qui doit être vengé, ni qui doit être puni. » (Académie.) « J'ose croire cette critique mal fondée, et je louerai ces deux vers précisément par ce qu'on y censure. D'abord le sens est clair : qui peut se méprendre sur ce qu'on doit venger et sur ce qu'on doit punir? Mais ce qui me paraît digne de louange, c'est cette précision rapide qui est avare de mots, parce que la vengeance est avare de temps. Venger et punir, meurs ou tue, voilà les mots qui se précipitent dans la bouche d'un homme furieux. » (La Harpe.)

274. Ce vers est traduit de l'espagnol ; mais, chez Castro, c'est au propre que don Diègue lavera son affront dans le sang de son adversaire, et qu'avec ce sang H effacera la trace du soufflet sur sa joue.

277. Var. Je l'ai vu tont sanglant, au miliea des batailleB, Se faire un beau rempart de mille fini'railles.

— Son nom? C'est perdre temps en propre? saperflas.

— Donc, poor te dire encor qailque r>hose de plus... (1637-66),

De mille funérailles, en ces vers supprimés par Corneille, signifiait: de mille cadavres ennemis. C'est un latinisme que l'A'-adémie a eu tort de blâmer, ca «Ht an trouve des exemples chez dos meilleurs poètes :

Qni n'eilt cru qae ses marailles. Que défendait nn lion, N'eassent fait des funérailles

Plu que n'en fit Ilion? (Malberbe. Au roi Benri le Grand sur l'heureux suceés du voyage de Sedan.

ï85. « L'Observateur a quelque fondement en sa répréhension, de dire que c«  ^t offenseur n'est pas en usage ; toutefois, étant à souhaiter au'il v fût, pour

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