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Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/130

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114 tiOIlACÊ

Leur plus bouillante ardeur cède à l'avis de Tulle;

Et, soit par déférence, ou par un prompt scrupule,

Dans Tune et l'autre armée on s'en fait une loi, | 825

Comme si toutes deux le connaissaient pour roi.

Le reste s'apprendra par la mort des victimes.

SABINE. :

Les dieux n'avoueront point un combat plein de crimes i

J'en espère beaucoup, puisqu'il est diîTéré,

Et je commence à voir ce que j'ai désiré. 830

SCÈNE III. CAMILLE, SABINE, JULIE.

SABINE.

Ma sœur, que je vous die une bonne nouvelle.

CAMILLE.

Je pense la savoir, s'il faut la nommer telle;

On l'a dite à mon père, et j'étais avec lui;

Mais je n'en conçois rien qui flatte mon ennui :

Ce délai de nos maux rendra leurs coups plus rudes; 835

Ce n'est qu'un plus long terme à nos inquiétudes;

Et tout l'allégement qu'il en faut espérer,

823. On a déjà remarqué que Corneille francise les noms latins ; Toyez la note du V. 52.

826. « Connaître ne veut pas dire reconnaître », observe Voltaire II le vou- lait dire alors, et Corneille en use fréquemment en ce sens :

Anssilôt qu'il me voit, il daigne me connaître. (Pompée, 1B25.)

828. N'avoueront point, n'approuveront pas , ne ratifieront pas ; voyez le V. 1587.

831. Die, ancien subjonctif pour dise, n'est point, comme semble le croire Vol- taire, une licence poétique; on en trouve de très nombreux exemples chez tous les tragiques, et >I. Marty-Laveaux prouve fort bien que M. Quicherat se trompe dans son Traité de versification française, quand il affirme que Corneille cor- rigea ici die en dise. Corneille n'a jamais cherché à faire disparaître cette forme, et il l'a employée en tout temps, particulièrement à la rime. C'est son frère, Thomas, qui, dans l'édition de 1092, a substitué, partout où il l'a pu, dise à die. D'ailleurs, si Thomas Corneille défend d'employer ceftte forme archaïque, Vau- gelas ne la proscrit pas, et M. Littré croit qu'ainsi autorisée elle peut encore être conservée dans la poésie.

Elle vaut bien un trône, il faat que je le die. (Roclof/unc, 13B.) Permettez que tout haut je le die et i-cdic. [Psyché, UOO.)

834. Qui flatte mon ennui, qui adoucisse mon chagrin. Sur flatter, voyez la note du v. 71.

837. Allcf/emoit, soulagement, consolation, ce qui allège la douleur, la rend ^us légère à porter; Chimène dit à Rodrigue :

Mon àme aurait trouvé dans le bien df! te voir L'oni<jue allcgemen: qu'elle «ut "u recevoir. (III. 4.)

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