ACTE IV, SCENE VI 1*3
SCÈNE VI. HORACE, PROCULE.
��PROCULE,
Que tenez-vous de faire?
HORACE.
Un acte de justice; Un semblable forfait veut un pareil supplice.
PROCULE.
Vous deviez la traiter avec moins de rigueur. 1325
HORACE.
Ne me dis point qu'elle est et mon sang et ma sœur.
Mon père ne peut plus l'avouer pour sa fille :
Qui maudit son pays renonce à sa famille.
Des noms si pleins d'amour ne lui sont plus permis :
De ses plus chers parents il fait ses ennemis ; 1330
Le sang même les arme en haine de son crime.
La plus prompte vengeance en est plus légitime,
Et ce souhait impie, encore qu'impuissant.
Est un monstre qu'il faut étouffer en naissant,
SCÈNE VIL SABINE, HORACE, PROCULE.
SABINE.
A quoi s'arrête ici ton illustre colère? 1335
Viens voir mourir ta sœur dans les bras de ton père. Viens repaître tes yeux d'un spectacle si doux, Ou, si tu n'es point las de ces généreux coups,
1326. Mon sang. Voyez la note du vers 100.
1327. L'avouer, la reconnaître pour sa fille :
J'irai par mon suffrage affermir cette erreur,
L'avouer pour mon frère et pour mon empareur. (Béracliut, 847.)
1333. Encore que, tournure moins usitée aujourd'hui, pour bien quet
Voue en êtes Is cause, encor ou'innocemment. {Polycucte, 1338.) Eneor qu'il soit sans crime, il n'eat pas innocent. (Nicomède, 434.)
1335. Ton illustre colère. Ce ton ironique est-il bien naturel en une situation si terrible?
1338. « L'illustre colère eiles généreux coups sont une déclamation ironique, » dit Voltaire. Racine a pourtant imité ce vers dans Andromaque: Qao pent-on refuser à cet générexuc coups ? (IV, B.)
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