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Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/18

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2 HORACE

des deux villes ; les deux peuples se confondirent en un seul. LesAlbains avaient pris les devants et fait irruption sur le ter- ritoire de Rome avec une armée immense. Ils posent leur camp à cinq milles seulement de la ville, et l'entourent d'un fossé, qui, pendant plusieurs siècles, conserva le nom du gé- néral Albain Cluilius. Le temps a fini par efl'acer et la trace de ce travail et son nom. Dans ce camp, les Albains perdent leur roi Cluilius ; ils créent un dictateur, Melius Sutfetms. Ce- pendant Tullus, enhardi encore par la mort du roi, publiait ?fue la vengeance des dieux avait commencé par ce roi pour aire tomber ensuite sur tout le peuple le châtiment d'une guerre impie. A la faveur de la nuit, il tourne le camp enne- mi et s'avance vers le territoire d'Albe avec une armée mena- çante. Cette manœuvre tire Melius de sa position. Il s'ap.proche le plus qu'il peut de l'ennemi, puis envoie un héraut demander à Tullus une entrevue avant le combat : s'il s'y rend, il peut être assuré d'entendre des propositions dans l'intérêt de Rome non moins que dans celui d'Albe. Tullus ne refuse pas, bien que persuadé de l'inutilité de cet entrelien. Il range ses sol- dats en bataille, les Albains en font autant. Les deux armées ainsi sous les armes, les chefs s'avancent avec une escorte d'officiers. Le général albain parle le premier : « D'injustes « attaques, le refus de rendre le bulin aux termes du traité, a telles sont les causes qu'il me semble avoir entendu donner « à cette guerre par notre roi Cluilius, et celles que lu dois « alléguer, Tullus, je n'en doute pas. Mais laissons les vains « prétextes, et disons la vérité : c'est une ambition rivale qui' « met aux prises deux peuples voisins et parents. Est-ce à « raison? est-ce à tort? je ne l'examine pas; ce soin regardait « celui qui a entrepris la gueri'e. Moi, les Albains ne m'ont « élu chef que pour la biciî conduire. Ce que je veux, Tullus, « c'est t'avertir d'une chose : l'Elrurie qui nous environne est- « bien menaçante : tu le sais mieux que nous, toi qui en es » plus près'. Puis santé sur terre, elle l'est plus encore sur K mer 2. Souviens-toi, quand tu donneras le signal du combat,' B qu'elle aura l'œil fixé sur nos deux armées, prêle à fondre « sur les deux peuples fatigués de la lutte ou accablés, sur les- (I vainqueurs comme sur les vaincus. Aussi, puisque, non con- « tenls d'une liberté assurée, nous courons la chance de de- « venir esclaves, dans l'espoir d'une domination incertaine, cherchons, avec l'aide des dieux, quelque moyen de décider (t entre les deux peuples sans qu'il en coûte à tous les deui

i, Albc était située au siiJ-e«t rie Rome, cl sôiwi-éo pni' elle rie l'Etrurie» %. La coûfédération étrusque s'élcndait Je la Lijjurie au Latium.

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