ACTE IV, SCÈNE V 153
MAXIME.
Euphorbe trompe Auguste avec ce faux rapport
Se voyant arrêté, la trame découverte,
11 a feint ce trépas pour empêcher ma perte
.EMILIE.
Que dit-on de Cinna?
MAXIME.
Que son plus grand regret, C'est de voir que César sait tout votre secret ; i320
En vain il le dénie et le veut méconnaître, Evandre a tout conté pour excuser son maître, Et par l'ordre d'Auguste on vient vous arrêter.
.EMILIE.
Celui qui l'a reçu tarde à l'exécuter;
Je suis prête à le suivre, et lasse de l'attendre. 1325
MAXIME.
Il vous attend chez moi.
«MILIE.
Chez vous?
MAXIME.
C'est vous surprendre : Mais apprenez le soin que le ciel a de vous: C'est un des conjurés qui va fuir avec nous. Prenons notre avantage avant qu'on nous poursuive; Nous avons pour partir un vaisseau sur la rive. 1330
EMILIE.
Me connais-tu, Maxime, et sais-tu qui je suis?
tion beureuse. Corneille n'a pas prétendu faire un coup de théâtre, mais il pou- vait éviter cette apparition inattendue d'un homme qu'on croit mort, et dont on ne désire point du tout la vie. 11 était fort inutile à la pièce que son esclave Euphorbe eût feint que son maître s'est noyé. » (Voltaire.) 11 faut accorder à Vol- taire que l'utilité du mensonge d'Euphorbe n'apparaît pas clairement ; mais la démarche de Maiime, si odieuse et si ridicule qu'elle soit, est naturelle ; on peut même dire qu'elle est attendue ; car on ne comprendrait pas qu'il eut trahi son ami pour le plaisir de le trahir. D'avance il nous a montré le but qu'il veut atteindre ; s'il n'essayait pas d'y parvenir, par tous les moyens, il ne serait plus Maiimc.
I3ii. Dénier, pour nier ; voyez le v. 450. — Méconnaître, au propre, sigi^fîe ne pas connaître ; au figuré, ne pas reconnaître, désavouer, nier.
1320. Si moa expérience en pnixd qnelijne avantage. {Scrtoriut, 801.)
1330. Viar. Nous avons an vaisseau tout prêt dessus la rive. (1643-56.)
1331. On est comme soulagé par cette fière réponse d'Emilie. Voltaire critique le contraste que Corneille a cherché à établir entre Masime, qui joue le rôle d'un misérable, et cette Emilie, qui l'écrase de son dédain. Au moins ce contraste
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