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Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/382

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li POLYEUCTË

trois autres Sainte Reine, de Legrand d'Argicourt (1671), do Blaisois (1686) et de ClauJe Teriiel (1682). "

1699. — Le Hi'ros très chrétien, d'Olry de Loriande.

1670. — Suint Gervais, par François de ChetFaut, prêtre de la paroisse Saint-Gervais.

1690. — AcMtn, tragédie chrétienne, de Campistron, qui, avec infiniment moins de force que Corneille, s'attache à peindre le joyeux empressement des chrétiens à courir au martyre :

Nous savons qu'un chrétien n'est heureux qu'en mourant.

L'éloge des chrétiens, sujets fidèles, et qui bénissent leurs persécuteurs, cet éloge que Corneille met si habilement dans la bouche du païen Sévère, Adrien l'étalé un peu faslueuse- ment devant Dioclélien, dans une comparaison assez drama- tique entre les deux religions, dont l'une ne sait que punir pour se venger, dont l'autre commande au martyr d'aimer encore celui qui Pimmole.

1699. — Gabinie, vierge et martyre, de Brueys. Le futur col- laborateur de Palaprat avait commencé par être ministre de la religion réformée. Gabinie ne réussit pas à la ville, mais

réussit à la cour, nous apprend Dangeau, qui ajoute, avec quelque indulgence : « C'est une pièce dans le goût de Polyeucte. »

1700. — Le martyre de sainte Justine et de saint Cyprien, de Caillet.

On le voit, à mesure qu'on approche de la fin du siècle, les tragédies chrétiennes se font plus rares. A plus forte rai- son se feront-elles rares au siècle de Voltaire. Et pourtant n'est-ce pas Voltaire qui a écrit la dernière des grandes tra- gédies chrétiennes, Zaïre (1732)? Il est vi'ai qu'il s'excusait presque d'avoir imité Corneille en observant qu'à la peinture de l'iiéroisme chrétien il avait pris soin, lui aussi, d'associer la peinture plus touchante delà passion humaine ^ Quoi qu'il en soit, on peut dire que, dès lors, le drame vraiment reli- gieux a disparu, ou plutôt que, comme autrefois, il s'est réfu- gié dans les collèges. C'est chez les jésuites qu'en 1684 le père Lejay fait représenter son Eustachius martyr, plein de réminiscences du drame cornélien, puisqu'on y voit Trajana, femme païenne d'Eustache, s'efforcer d'ébranler saconstance, l'accabler de reproches quand il s'obstine dans sa foi, puis se. convertir elle-même, touchée par le spectacle de sa mort. Dé

1. Lettre à M. Falkener, en tète de Zaïre,

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