Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/43

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INTRODUCTION 2l

(e développement du i^'énie de Corneille. Au reste. La Harpe n'a giitî'i'c l'ail, que répéler Vollaire, et Voltaire lui-même, ii faut lavauer. montre une rlirueur moins injuste que d'ordi- naire dans ses observations sur J/orace. 11 est encore, — qu'on nous passe l'expression, — dans la lune de n)iel des Commen- taircs, et il écrit' : « Il sera peut-être bien ennuyeux de lire mes notes sur ïesHoraces; mais, avec un Corneille à la main, le plaisir de lire le texte remportera sur le déj^-oût des notes. » Aussi l'Académie est-elle pleinement satisfaite, celle fois, comme on le voit par une lettre de d'Alembert, son interprète auprès de Voltaire- : « Nous avons été très contenls de vos Remarques sur les Horaccs, beaucoup moins de celles sur Cinna, qui nous ont paru faites à la liàte. Les Remarques sur le Cid sont meilleures, mais ont encore besoin d'être revues. » 11 est vrai qu'il critique vivement la duplicité de l'action et s'égaye fort aux dépens de la plaintive Sabine. « Je crois, dit Geoffroy, que si on eût demandé à Voltaire ce qu'il aurait voulu que fit Sabine pour être intéressante, il aurait répondu : Qu'elle mourût^! » Mais, sans s'ériger en détracteur de Cor- neille, on peut, avec moins de cruauté, être ici de l'avis de Vollaire, et l'on soubaiterait que Vauvenargues*, son disciple ingénu, s'en fût tenu à ces criliques mesurées.

On ne fera point ici l'histoire détaillée des représentations à'IIorace, ni l'énumération des acteurs qui tour à tour ont pu y jouer un rôle. Ces renseignements, souvent obscurs d'ail- leurs et contestés, ont leur prix pour les érudits; dans une édition classique, il n'en faut prendre, ce nous semble, que ce qui intéresse l'histoire même de la lilléralure, ou ce qui peut éclairer d'une lumière plus vive certains passages de la pièce, diversement compris et rendus par d'intelligents interprètes.

N'est-ce point une bonne fortune, par exemple, que de trou- ver le nom de Molière associé à celui de Corneille? 11 est vrai que c'est dans une moquerie, dirigée, non contre les beaux vers du poète, mais contre la façon dont on les disait à l'hôtel de Bourgogne. Dans l'Impromptu de Vcrsdille'i, Mo- lière imagine un poète qui, désireux de faire jouer une comé- die et de juger à quels comédiens il doit s'adresser, les soumet à une sorte d'épreuve préliminaire. Invités à réciter une scène d'amour, les comédiens, — sans doute ceux de la troupe de Molière, — choisissent la scène entre Camille et Curiace :

��i. Lettre datée de Fernev, le 13 augusl* 17#1,

2. Lettre du 10 octobre 1701.

3. Cours de littérature dramatique.

4. Vo;ei la note du vers 5Û« 

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