Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/44

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« HORACE

îras-tii, ma chère Ame, et ce fuueste honneuf Te plait-il ous dépens de tout notre bonheur? Hélas ! je vois trop bien, etc. i.

Ils la disent « le plus naturellement » qu'ils peuvent. Ki le poète aussilôl: « Vous vous moquez, vous ne faites rien qui Vaille, et voici comme il faut réciter cela. (Imitant M"® de Beauchâteau, comédienne de l'hôtel de Bourgogne ^.)

Iras-tu ma chère âme, etc.

— Non, je te connais mieux, etc.

«Voyez-vous comme cela est naturel et passionné? Admirej ce visage riant qu'elle conserve dans les plus ;;randes afUic- tions ^. »

Qu'aurait dit Molière s'il avait pu assister plus tard, en 1708, àces « ballets d'action «que le théâtre de société de la duchesse du Maine revendique l'honneur d'avoir inventés? s'il avait vu représenter par une danse caractérisée et mimée le IV'^ acte d' J/orrtCé; * ? s'il avait été témoin de l'émotion des spectateurs à la vue de Camille exprimant son désespoir par un pas de danse, et du jeune Horace tuant sa sœur en mesure?

Etrange destinée que celle de cette tragédie terrible, trop terrible même, aux yeux de certains critiques! La duchesse du Maine et Noverre l'avaient mise en ballets ^; Salieri, l'auteur des Danaiclcs, la mit en opéra. Le 2 novembre 1786 terimm écrit qu'on a répété devant la reine les Horuccs, tra- gédie lyi'ique en trois actes, mêlée d'intermèdes, paroles de M. Guiilard, musique de Salieri. Mais l'ouvrage parut triste et insigniliant, si bien que, pour éviter une clmte ceitaine, on pria l'un des acteurs de feindre une indisposition. Et pour- tant, un an après, on donnait à l'Opéra la première repré- sentation des Horaces, sans plus de succès, d'ailleurs, et Grimm écrivait encore* : « Dans un avertissement qu'on lit à la tête du poème, l'on examine si, comme l'ont prétendu quelques journalistes, on ne doit pas transporter sur la scène

��1. Acte II, se. V.

2. Madeleine du Pougct, celte que Racine appelait « la déhanchée ».

3. Impromptu de Versaillfs (1663).

4. Jullien, la Duchesse du Maine et son théâtre de société. — Castil-Bl.iz* (Molière musicien), dit que Balon et, M"" Prévost, danseurs de l'Opéra, « s'ani nièrent si bien réciproquement par leurs gestes et leur jeu de pliysiononiio, qu'ils en vinrent jusqu'à verser des larmes. » La musique de cette -panloniiinê était de Mouret.

5. Noverre publia les Horaces, ballet trascique en cinq parties, représenléi l'Académie royale de musique, le t\ janvier 1777, avec musique de Starze/.

%, Corrcsftoadaace de Grimm, 7 décembre 1787.

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